Une taille imposante, des matériaux moins luxueux et une forme de boîtier différente : la première Nautilus 3700/1 s’impose comme un ‘Ovni’ sur le marché des montres sportives. Son designer Gerald Genta, aussi à l’origine de la Royal Oak chez Audemars Piguet quatre ans plus tôt, tente en 1976, ce qui s’apparentera 10 ans après à un véritable coup de maître, avec une montre hors normes pour l’époque.

les montres nautilus

En effet, les montres sont alors extra plates et en or quand la Nautilus se pare d’un diamètre de 42 mm et se décline en versions acier, or, acier et or… Avec un prix élevé pour l’époque, elle ne plaît d’ailleurs pas tout de suite aux amateurs de plongée et de montres sportives en général.

Elle deviendra pourtant ces dernières années une des montres les plus recherchées dans les ventes aux enchères car sa production fut très limitée ; les prix peuvent ainsi varier aujourd’hui entre 5,000 et 50,000€ selon les variantes, tout cela pour une montre qui en valait tout juste 2,300€ neuve, il y a 40 ans.

Tout dépend de la rareté de certaines productions ou commandes spéciales comme les pièces qui figurent dans le catalogue de la prochaine vente Christie’s de Dubaï, la première d’une longue série célébrant les 40 ans de ce modèle jusqu’à la fin de l’année. (Dubaï, Genève, Hong Kong et New York)

Les années passent et les Nautilus ne se ressemblent pas forcément ; Patek Philippe a d’ailleurs su résumer 40 ans de style et d’évolution à travers une frise chronologique on ne peut plus claire.

La célèbre maison de ventes aux enchères Christie’s qui elle aussi célèbre cette année son 250e anniversaire, a souhaité participer au rayonnement de ce modèle devenu une icône de l’horlogerie, avec une section de sa vente dédiée à la Nautilus le 19 octobre 2016 à Dubaï.

Parmi les modèles phares de cette vente, trois ont retenu mon attention, pour symboliser l’aventure de la Nautilus ces 40 dernières années.

Les lots 137, 139 et 143 sont symptomatiques des goûts du marché en ce moment, toutes en acier avec pour l’une la variante sur le cadran, la seconde avec son écrin d’origine, rare dans les montres vintages et la dernière plus récente avec une production d’un an seulement, une palette qui illustre l’histoire de la Nautilus sous différents angles.

La première sous le lot 137 est la référence 3700/1 de 1978 réalisée pour la cour du Sultanat d’Oman, vendue par la maison Asprey à l’époque et reconnaissable avec l’emblème ‘Khanjar’ sur le cadran. Ce modèle rare, parce qu’il n’existe que deux exemplaires connus à ce jour, risque de déchaîner les passions de plusieurs amateurs avertis. Avec une estimation entre 150,000 et 250,000 US$, on peut espérer s’attendre à une belle bataille d’enchères sous le marteau de l’auctioneer.

Le lot 139 a également attiré mon attention du fait qu’il soit accompagné de son écrin d’origine en liège très recherché par les collectionneurs, à lui seul l’écrin fera la différence dans le prix final. Il s’agit du modèle 3700/11, produit à 1200 exemplaires seulement et manufacturé en 1981. Ce modèle diffère de l’originel 3700/1 de par le matériau utilisé, un nouvel alliage d’acier mélange de chrome, nickel, acier Moybdenum. Ce modèle rare est estimé entre 30,000 et 50,000 US$.

J’aborde enfin le modèle 3712/1A (lot 143) qui m’a interpellé ; il s’agit d’un modèle beaucoup plus contemporain produit entre 2005 et 2006, très vite remplacé par le modèle 5712. N’ayant été produit qu’en très peu d’exemplaires, ce modèle inspiré des dimensions de la Jumbo (la toute première Nautilus de 1976) est recherché par les connaisseurs et son cadran présente une variante sous l’indication. Doté de la réserve de marche, des phases de lune et de la date, ce modèle daté de 2006 est estimé entre 20,000 et 30,000$, il sera très intéressant de suivre le résultat final.

 

Au travers de ces quelques exemples, nous aborderons dans quelques semaines les résultats de cette première session Nautilus en rapport avec les prochaines ventes de Genève, pinacle de la saison des enchères pour tous les passionnés de montres du monde entier.

A vos montres, prêts, partez ! AW Blog est en marche pour vous aider à décrypter l’offre et les résultats des ventes aux enchères internationales.

 

Geoffroy Ader