La mise à mal du Géant Omega
“Les sports ont fait fleurir toutes les qualités qui servent à la guerre : insouciance, belle-humeur, accoutumance à l’imprévu, notion exacte de l’effort à faire sans dépenser des forces inutiles.”
Pierre de Coubertin
JO de 1988, Séoul
Les Jeux Olympiques de Séoul se situent pour la deuxième fois sur le continent asiatique après Tokyo en 1964. Cependant ces Jeux se déroulent en Corée du Sud, ce qui poussera la République populaire démocratique de Corée (la Corée du Nord) à imposer son boycott, suivi par plusieurs pays dont Cuba.
Ces Jeux marquent un nouveau tournant dans la mesure des temps, avec cette fois-ci l’ensemble de la chronométrie entièrement informatisée ! Prouesse technique réalisée encore une fois par la Swiss Timing qui marque la chronométrie olympique avec un nouveau tournant, repoussant donc les limites de la mesure du temps vers de nouveaux standards. Malheureusement la fin des années 80 est marquée par le dopage et l’incroyable popularité des divers produits permettant l’amélioration des performances des athlètes. Cette édition en sera hélas victime avec le sportif canadien Ben Johnson testé positif aux stéroïdes. Il s’agit d’ailleurs du premier sportif au monde à être discalifié pour usage de drogues et produits dopants.
JO de 1992, Barcelone
La manufacture Seiko est en charge cette année là de la chronométrie des Jeux Olympiques. Marque japonaise emblématique dans le monde, elle est connue notoirement pour avoir démocratisée le quartz et être l’instigatrice de la fameuse crise du quartz. Cette célèbre période de l’horlogerie où l’artisanat suisse entre dans une situation difficile à cause de l’arrivée massive de montres japonaises à calibre quartz, plus précises et moins onéreuses. Il s’agit là d’un véritable séisme qui a perturbé l’entièreté du monde horloger suisse. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale, une édition des JO ne subit pas de boycott ou d’interdiction, comme le voulait le Baron de Coubertin qui désirait voir l’unité des peuples et des nations à travers ces Jeux.
JO de 1996, Atlanta
Les États-Unis accueillent les Jeux Olympiques d’été pour la quatrième fois après Saint-Louis en 1904 et Los Angeles en 1932 et 1984. Nous remarquons que c’est la première fois que les États Unis accueillent les Jeux Olympiques après la Guerre Froide. Cette année là, c’est Swatch qui se charge de la chronométrie des Jeux Olympiques. Marque fondée en 1981 par Nicolas Hayek, elle gagne rapidement en popularité en proposant des pièces colorées, accessibles et innovantes grâce à leur finesse et l’utilisation massive de plastique. Hayek développera le Swatch Group qui est encore aujourd’hui un des les plus grand groupe dans le domaine horloger. Swatch profitera de ces Olympiades pour proposer une gamme de montres commémoratives à l’image des Jeux. Nous verrons également le premier haltérophile de l’histoire à décrocher trois médailles olympiques ! Il s’agit de l’athlète turc Naim Suleymanoglu.Ces Jeux subiront malheureusement un drame, un attentat à la bombe dans une zone non sécurisée tuant deux personnes et en blessant 110.
JO de 2000, Sydney
Avec ses cinq médailles obtenues, la sprinteuse américaine Marion Jones fut considérée pendant longtemps comme l’héroïne de ces jeux, avant que le scandale de dopage lié au laboratoire Balco éclate. Ce laboratoire est connu pour avoir démocratisé l’utilisation des produits dopants chez les sportifs américains. Après avoir avouée à la fin de l’année 2007 la prise de substances interdites, elle fut contrainte de restituer au CIO ses médailles obtenues à Sydney.
En sprint, Maurice Greene devient l’homme le plus rapide du monde sur 100 m en 9 s 87, alors que Konstadínos Kedéris remporte le 200 m, le premier titre de la Grèce depuis 1896. Sur le tour de piste, Michael Johnson conserve son titre d’Atlanta, Cathy Freeman réussit quant à elle le pari de s’imposer sur son sol. L’Australienne d’origine aborigène devient ainsi la première athlète ayant allumé la flamme olympique à remporter une médaille d’or dans les mêmes jeux.
Forte de son importante popularité, Swatch est encore en charge de la chronométrie de ces Jeux Olympiques.
JO de 2004, Athènes
Les Jeux Olympiques d’Athènes ont laissé derrière eux des “lieux fantômes”, tel que le stade de beach-volley, exemple type du “gâchis olympique” qui prend de plus en plus d’importance avec le contexte écologique actuel. En effet, faute d’une réflexion de la part des autorités grecques sur la reconversion des sites sportifs, ce stade, présenté à l’époque comme futuriste avec ses courbes d’acier fut laissé à l’abandon. Trop couteux à entretenir, aucun projet de revalorisation de ce site n’est envisagé. Pour la troisième fois consécutive, Swatch conserve son rôle de chronométreur olympique, la marque s’est développée et est maintenant un groupe contenant plusieurs marques iconiques de l’industrie horlogère suisse.
JO de 2008, Pékin
Omega est de retour dans son rôle de chronométreur olympique depuis les Jeux de Turin en 2006.
Nous verrons malheureusement un autre désastre écologique éclore lors de la gestation de cette édition, à savoir les chantiers des Jeux pékinois ont crées l’émoi face aux destructions volontaires des hutong ; petits quartiers séculaires en Chine. Le constraste avec la volonté de moderniser la capitale était trop important. Ce site est malheureusement un autre exemple du “gâchis olympique”, avec des coûts exorbitants qui s’élèvent à 300 milliards de Yuans (environ 30 milliards d’euros). Tout cela était mis en place par le régime afin de montrer son soft power au monde entier pour lisser l’image du régime communiste chinois. Les mythiques athlètes Michael Felps et Usain Bolt seront les véritables vedettes de cette édition avec des records en natation et au 100m et 200m.