Le 22 octobre prochain, la maison de ventes Azur Enchères à Cannes proposera aux amateurs de complications rares une pièce chargée d’histoire : une montre de poche réalisée par Charles Oudin et ayant appartenu à l’un des héros de la guerre de 1870, le Vice-Amiral René-Julien Marquis.
Transmise de génération en génération, cette montre fut conservée pendant près d’un siècle dans une famille française installée dans le sud de la France. Fait Grand Officier de la Légion d’honneur en 1908, René-Julien Marquis a marqué l’histoire de la Marine nationale française tout comme son fils, André Marquis, qui est à l’origine de l’un des actes de résistance les plus spectaculaires de la Seconde Guerre mondiale : le sabordage de la Flotte Française dans le port de Toulon le 27 novembre 1942 pour éviter son expropriation par le Troisième Reich.
COLLECTION BROCHANT DE VILLIERS ET ARTS DU XXEME SIÈCLE AZUR ENCHÈRES, CANNES | 22.10.2024
C’est sur la côte d’Azur que fut redécouverte la montre la plus excitante de ce début d’automne : une pièce historique signée Charles Oudin, connu notamment pour avoir été l’un des Horlogers de la Marine française. Toujours en activité et installée 8 Place Vendôme, Charles Oudin est l’une des plus anciennes maisons d’horlogerie françaises. Si cette signature est particulièrement appréciée des collectionneurs d’horlogerie, c’est parce que Charles Oudin fut l’élève du père de l’horlogerie moderne : Abraham-Louis Breguet. D’ailleurs, ses toutes premières montres portaient souvent la mention « Charles Oudin, élève de Breguet ». Dès 1801, la maison s’installe dans le quartier du Palais Royal, mais c’est seulement dès 1812 qu’apparait pour la première fois l’adresse « Palais Royal 52 », comme gravée sur la pièce qui sera présentée aux enchères. Charles Oudin eut de prestigieux clients comme l’Impératrice Joséphine, la Reine Victoria ou encore Napoléon III.
Cette pièce de collection est un très bel exemple de montres compliquées réalisées par l’horloger français à partir d’une ébauche de mouvement conçu par Louis Audemars, dont Charles Oudin deviendra le plus grand client dès 1860. Équipée d’un calendrier complet, d’une sonnerie et de l’indication des phases de la lune, ce garde-temps possède une complication qui n’est pratiquement plus exploitée aujourd’hui, la seconde foudroyante. Surnommée également « diablotine », elle permet une lecture plus précise de l’heure en mesurant les quarts ou les cinquièmes de seconde, une véritable révolution au 19ᵉ siècle.Présentée à la vente en même temps que la dispersion de la Collection Brochant de Villiers, cette pièce d’horlogerie sera mise en vente avec une estimation de 8 000 à 12 000 €. La vente sera retransmise en live sur les plateformes Drouot.com et Interenchères.