Après les grandes ventes de Printemps à Genève, puis celle d’Hong Kong, c’est à Monaco que tous les amateurs d’horlogerie et les grands collectionneurs se retrouvent chaque été !
De HVMC à la maison italienne Wannenes en passant par l’actionner suisse Antiquorum, plusieurs ventes horlogères se sont succédées durant le mois de juillet.
La maison française Artcurial, implantée à Monaco depuis plus de 15 ans, a enregistré des résultats plus qu’honorables. Totalisant plus de 3,2 millions d’euros, avec un prix moyen de 20 915€ par montre, Artcurial réaffirme son leadership sur le territoire monégasque et nous prouve que le vintage à la côte.
Retour sur 10 montres qui ont fait vibrer la French Riviera cet été !
ROLEX, DAYTONA
VENDU 452 640 €
Le Daytona 6241 est une montre mythique pour tout collectionneur. Introduite en 1966, elle fut manufacturée jusqu’en 1969, une très courte période de production qui en fait sa rareté, car l’on estime à environ 2 700 / 3 000 le nombre de pièces manufacturées.
Ce modèle en or jaune 14k, est l’un des rares exemplaires produit pour le marché américain. Parmi toute la production de 6241, on estime que 400 pièces approximativement auraient été livrées en or 14k, ce qui en fait une montre extrêmement rare et convoitée. Montée sur un bracelet Jubilé d’époque avec boucle déployante estampillée « Rolex USA », cette montre est conforme aux normes américaines qui ont fait de l’or 14k, plus résistant aux rayures et meilleur marché, la norme.
Avec son superbe cadran « Paul Newman », Graal suprême pour tout collectionneur, cette montre est un must have pour tout collectionneur exigeant. Provenant d’ailleurs d’une impressionnante collection privée, son actuel propriétaire a choisi le biais de la vente aux enchères, convaincu que ce mode de vente permettrait de générer une compétition internationale entre les enchérisseurs.
F.P. JOURNE, TOURBILLON SOUVERAIN
VENDU 308 320 €
Officiellement lancé en 1999 sur le principe de la souscription, le Tourbillon Souverain reste la montre avec laquelle François-Paul Journe s’est offert la place de premier choix qu’on lui connait aujourd’hui dans le monde très fermé de l’horlogerie indépendante.
Initialement destiné à une poignée d’amateurs avertis, le Tourbillon souverain a désormais conquis le cœur des collectionneurs du monde entier.
Récompensé par le prix de l’Aiguille d’Or au Grand Prix d’Horlogerie de Genève en 2004, le Tourbillon Souverain est la montre ultime pour tous les amateurs de la marque et c’est aujourd’hui le modèle le plus recherché parmi toutes les montres signées F.P. Journe.
Manufacturé en 2007, et équipé du calibre 1403, utilisé uniquement de 2003 à 2018 avant d’être remplacé par le calibre 1519, cette montre est une pièce de collection rare qui a suscité une bataille d’enchères particulièrement remarquables. Estimée 150 000€, cette montre a doublé son estimation. En moins de trois ans, ce modèle à vu sa côte doubler en salle des ventes, et ce résultat confirme qu’aujourd’hui ce modèle est devenu une « valeur refuge » sur le marché de la collection.
Avec sa carte de garantie tamponnée du cachet de La Pendulerie à Paris, partenaire historique de F.P. Journe, cette montre était une occasion rêvée pour toute amateur de haute horlogerie de faire l’acquisition d’une montre au potentiel prometteur en matière de placement.
AUDEMARS PIGUET, ROYAL OAK
VENDU 131 200 €
Modèle iconique créé par Audemars Piguet en 1972, la Royal Oak a été déclinée en une variation infinie de montres depuis son lancement : « Squelette », « Jubilée », « Tourbillon », « Off shore” ou encore « Concept », la marque n’a jamais cessé de réinterpréter cette montre au design subversif imaginé par Geral Genta. Parmi toutes les déclinaisons existantes, la Royal Oak 25636 “squelette” exprime tout le savoir-faire d’Audemars Piguet : complication, design et finitions délicatement décorées. Lancée en 1986, cette montre est une pièce intéressante pour tout collectionneur avisé, puisque c’est le premier modèle équipé d’un fond saphir. Produite uniquement à 313 exemplaires et commercialisée jusqu’en 1997, seulement 156 exemplaires en or jaune ont été produits, ce qui explique l’immense désidérabilité qu’a suscité cet exemplaire, particulièrement exclusif.
TUDOR, SUBMARINER
VENDU 56 416 €
Produite durant 10 ans, la Submariner 7928 est une montre militaire légendaire. Utilisée par l’U.S. NAVY et la Marine Française, ce modèle apparaît en 1959 et se démarque des Submariner précédentes avec une étanchéité étendue à 200 m, mais surtout des épaulements de protection de couronne.
Frappée « IV.59 » à l’intérieur du boîtier, cet exemplaire est l’un des tout premiers produits. Ce qui le rend si rare et exceptionnel aux yeux des collectionneurs, ce sont ses épaulements de couronne carrés, une particularité caractéristique des toutes premières séries. À ce jour, seulement 100 montres équipées de ces fameux « Square Crown Guards » sont répertoriées à l’échelle internationale et connues des amateurs.
Considérée comme un trophée pour un collectionneur averti, cette montre qui était présentée pour la première fois en vente aux enchères, provenait directement de la famille de son propriétaire d’origine : un plongeur-démineur de la Marine Nationale française. Accompagnée du carnet de plongée de son unique propriétaire et de divers documents administratifs estampillés « Marine Nationale », cette montre est un témoignage rare du partenariat qui se mit en place entre la Marine Nationale et Tudor, son fournisseur officiel, dès les années 1950.
À ce jour, aucun exemple comparable, aussi bien documenté — et aussi parfaitement patiné ! — n’avait été proposé lors d’une vente internationale.
CARTIER
VENDU 31 488 €
C’est un résultat qui témoigne de l’engouement particulier pour Cartier ces dernières années. Si les pièces anciennes sont particulièrement recherchées et enregistrent des records d’enchères, les réalisations modernes voient également leur valeur « collection » se décupler.
Cette élégante montre de smoking sertie de plus de 200 brillants et diamants calibrés est particulièrement étonnante, car elle s’inscrit complètement à contre-courant de la production des années 1980. En pleine « crise du quartz », Cartier imagine cette montre squelette qui révèle un mouvement mécanique entièrement décoré et ciselé. À une époque où l’horlogerie traditionnelle est mise à mal, Cartier ose réaffirmer son savoir-faire et réalise cette montre qui s’inscrit en totale contradiction de la tendance « bracelet/quartz » alors en vogue.
JAEGER LECOULTRE, REVERSO
VENDU 30 176 €
Best-seller de la manufacture Jaeger-LeCoultre, la Reverso est une montre culte qui a su séduire toutes les générations. Dessinée en 1931, son design atypique en fait incontestablement l’une des plus belles créations horlogères de la période Art Déco. C’est en Inde, dans un club de Polo britannique, que la Saga Reverso débute. En voyage d’affaires, le distributeur de montres suisses César Trey imagine un garde-temps réversible qui pourrait résister aux chocs provoqués lors d’une partie de polo. Née sous le crayon de Jacques-David LeCoultre, la Reverso va connaître un succès commercial encore inégalé jusqu’à aujourd’hui.
Certaines pièces, éditées seulement à quelques dizaines d’exemplaires, sont particulièrement rares et la chance de les voir réapparaître dans une salle de vente aux enchères est exceptionnelle. C’est le cas de ce modèle baptisé « Clair de Lune » et réalisé en 2001 par l’horloger et artisan d’art Miklos Merczel, responsable des ateliers Métier d’Arts de Jaeger LeCoultre. Édité seulement à 24 montres, le seul exemplaire réapparut en salle des ventes avait été vendu par Christie’s à Hong Kong en 2008. En quinze ans, cette Reverso, décorée d’une peinture émaillée, a vu sa valeur doubler sur le marché !
BREGUET, TYPE XX
VENDU 20 992 €
Si Breguet est d’ordinaire connu pour le classicisme de ses montres et son excellence dans l’élaboration de complications sophistiqué, le type XX reste dans les collections de la marque une montre iconique. A l’origine développé dans les années 1950 pour répondre à l’appel d’offre lancé par l’Armée française en quête d’une montre d’aviation fiable, robuste et parfaitement lisible pour ses pilotes, le Type XX est un modèle culte et très prisé des collectionneurs.
Parmi toutes les pièces livrées à l’Armée française, cette montre est particulièrement rare car elle est issue de la série la plus convoitée, celle commandée par la Marine Nationale à Breguet en 1958. Cette série ne comptait que 500 montres, toutes numérotées de 1 à 500, et fut livrée en 1960 à l’Armée française. Facilement identifiable grâce à la gravure « Marine Nationale Aéronautique Navale » au dos du boîtier, ces montres restèrent en service jusqu’au début des années 1980. Montre de dotation, certains militaires ont pu conservé leur montre, ce qui explique. Qu’aujourd’hui certains exemplaires se retrouvent sur le marché des montres de collection. Ce modèle avait une particularité peu courante, il était encore équipé de son bracelet d’époque en acier, doté d’une très rare rallonge de plongée et estampillé « made in France ».
PATEK PHILIPPE, CALATRAVA
VENDU 19 680 €
En 1950, Patek Phillipe lance la référence 2509, une montres étanche équipée d’un mouvement anti-magnétique. Produite jusqu’en 1967, ce modèle est facilement identifiable grâce à sa trotteuse excentrée à 6h. Doté d’un boîtier imperméable, réalisé par Frères Borgel, l’un des plus grands fabricants suisses de boîtiers de montres, ce modèle est surnommé “Grande Calatrava Waterproof » par les amateurs.
Si la Calatrava fut lancée en 1932 par Patek Philippe et fut depuis son invention déclinée en diverses références, le modèle 2509 est l’un des plus innovants car il témoigne des recherches avant-gardistes de la marque. En effet, à la fin des années 1960, les manufactures horlogères concentrent toutes leurs recherches en matière d’étanchéité sur les montres de plongée, mais Patek Philippe ose imaginer le premier garde-temps « de ville » étanche. Cette innovation témoigne du désir d’excellence de la marque, qui souhaite proposer à ses clients des montres ultra résistantes et performantes en toutes circonstances.
VACHERON & CONSTANTIN
VENDU 14 432€
Réalisé en 1970, cet étonnant pendentif-montre Vacheron Constantin est habillé d’un rare cadran en marqueterie de malachite. Produite seulement en quelques exemplaires, cette pièce inhabituelle alliant or jaune et pierres dures est très emblématique de l’esprit seventies qui aime s’aventurer en dehors du cadre du boîtier traditionnel rond ou carré.
Véritable collector, ce bijou horloger est aussi l’une des dernières pièces de la manufacture à porter la signature “Vacheron & Constantin”, puisque c’est en 1970 que la manufacture change officiellement de nom et devient Vacheron Constantin.
Malachite, Turquoise, corail, œil de tigre, lapis-lazuli ou encore opale…. Beaucoup de grandes manufactures horlogères suisses ont développé dès la fin des années 1960 une production de pièces féminines habillées de cadrans colorés réalisés en pierres dures. Cet exemplaire, dont le cadran témoigne d’un savoir-faire exceptionnel compte tenu de la fragilité de la malachite, s’est vendu plus du double de son estimation basse (6 000 €) !
PIAGET
VENDU 14 432€
Piaget s’est imposé dans les années 1970 comme l’une des manufactures les plus créatives en matière d’horlogerie féminine. Associant avec une audace inédite les pierres précieuses et le métal précieux, cette manufacture a produit des montres extrêmement sophistiquées et équipées de mouvements mécaniques de haute qualité. Cet exemplaire en or jaune et rubis, est équipé d’un rare calibre 4P, un mouvement développé en 1976 par la manufacture. Réalisée en 1980, cette montre ne fut manufacturée qu’à trois exemplaires uniquement, une pièce rare qui correspond aux exigences d’exclusivité souhaitée par la maison. Chez Piaget, les montres joaillières sont toujours créées en petite série et certains modèles sont souvent déclinés à moins de 10 exemplaires. Vendu 14 432 €, près du triple de son estimation, cette montre-bijou témoigne de l’intérêt grandissant pour les modèles vintage de la marque. Un résultat encourageant pour Artcurial qui organisera en 2024 une vente évènement « Piaget 150 ans ». Avec le soutien de la maison Piaget, la première maison de vente française célébrera toute la créativité et l’audace de la manufacture fondée par Georges-Edouard Piaget en 1974 à la Côte-aux-Fées.